On entend souvent le classique : « Moi, je reçois toutes mes voitures à réparer le lundi et je les livre (en priant le ciel) le vendredi. Je fais ça depuis 20 ans, et ça marche. »

Pourquoi changer une formule gagnante ? Puis, livrer et recevoir des véhicules chaque jour, ça sert à quoi ?

Les multiples bénéfices

C’est au service de l’organisation du travail à l’atelier, et les bénéfices sont multiples.

Tout d’abord, on limite les goulots d’étranglement dans la chaîne de production. Ensuite, on diminue le stress sur chaque département et donc sur chaque employé.

C’est non négligeable en pénurie de main-d’œuvre, car les employés productifs ont désormais le choix. Ils préfèreront certainement travailler dans un atelier structuré et organisé que dans un atelier qui fonctionne par rush. Pour les ateliers qui ont la rétention à cœur, sachez qu’une saine organisation du travail fait partie du respect que vous avez pour vos employés. En plus d’avoir une plus belle vie au travail, les employés y sont naturellement plus productifs. Vous optimisez donc vos ressources sans qu’elles aient à travailler plus fort. Dans certains cas, le travail des employés sera allégé car il n’y aura pas de coups de production dans leur horaire.

Les goulots d’étranglement font en sorte que votre peintre fait de la finition chaque jeudi alors que ça lui pue au nez et qu’il est moins performant que le finisseur de toute façon. Avec une bonne organisation du travail, vous gardez les spécialistes en poste et vous les payez pour ce dans quoi ils excellent.

Équilibrer votre charge de travail tout au long de la semaine est l’étape critique qui vous permet d’optimiser votre performance et de maximiser la capacité de l’atelier.

Cela s’applique aussi à la gestion de vos pièces si vous avez des problèmes d’espace. En vous procurant les pièces dont vous avez besoin et en les recevant juste avant le début des réparations, vous ménagez vos étagères. C’est le premier pas pour un bon processus Lean en carrosserie.

Pour répondre à la question initiale, livrer et recevoir des véhicules chaque jour ça sert à quoi ?

Ça sert à atteindre votre plein potentiel et à toucher les vrais rendements que vous pouvez livrer.

Le pâté chinois de Charles Aubry

Charles Aubry y va d’un exemple de pâté chinois :

« Si j’essaie de te faire manger 50 portions de pâté chinois le lundi, tu risques de ne pas te sentir très bien, de souffrir et de difficilement réussir rendu au jeudi alors que je te donne une lasagne à manger en plus (pour illustrer le non carrossable). Mais, si j’essaie de te faire manger 12 portions par jour, soudainement c’est plus acceptable. En fin de compte, tu es capable d’en manger plus (60 portions vs 50 portions). »

Pour bien exécuter ce processus

Idéalement, il faut connaître sa capacité et prévoir son mix de réparations (ex. : petite, moyenne, grosse réparation) dans une grille afin de faire un plan harmonieux de sa semaine de travail. Ensuite, on ajuste le plan au fur et à mesure tout en gardant l’idée de livrer quotidiennement presque autant de réparations que l’on en reçoit.

Le meilleur outil pour vous aider est certainement ProgiPlanning qui vous permet non seulement de prévoir vos semaines en termes de catégories de réparation, mais aussi en pourcentage de charge.

Changement facile, alors pourquoi ne pas l’opérer

En conclusion, ce processus est l’un des points les plus faciles à changer dans votre atelier. Alors la question qui nous chicote est ; pourquoi on ne le fait pas ?

Est-ce par manque de confiance envers les estimateurs ou la peur de manquer d’ouvrage, nous serions curieux de savoir. Trouver la raison peut servir à changer et à adopter un nouveau processus.

Rédaction : Alexandre Rocheleau
Collaboration : Charles Aubry
Révision : Sophie Larocque
Édition : Émilie Blanchette

Revoir la règle no 1 : Se fixer des objectifs
Revoir la règle no 2 : Communiquer ses objectifs
Revoir la règle no 3 : Maintenir et analyser
Revoir la règle no 4 : Ne pas surcharger l’atelier
Revoir la règle no 5 : Choisir le meilleur moment pour vos réparations.