Les carrossiers canadiens connaissent généralement le .3, cet indicateur symbolique de l’industrie.
Qu’est-ce que le mythique .3 ?
Pour ceux qui ont besoin de précision, .3 est le multiplicateur que l’on applique au total des heures estimées pour une réparation. Le résultat équivaut au nombre de jours pendant lesquels l’assureur payera une voiture de location au client. Le but général est de livrer le véhicule avant la fin de cette période couverte par l’assureur pour éviter de payer la voiture de location du client de nos poches.
Voici un exemple : l’estimateur prévoit que 23,5 heures seront nécessaires pour la réparation d’un véhicule. On multiplie le résultat par .3, ce qui donne 7,05. On arrondit alors à 7 et ceci est le nombre de jours pendant lesquels la voiture de location est fournie par l’assureur. Les ateliers de la Colombie-Britannique et du Québec sont souvent moins affectés par cet indicateur puisqu’ils doivent souvent fournir des voitures de courtoisie pendant la période de réparation.
Devrait-on se servir de cet indicateur comme objectif de planification ? Tout d’abord, cet indicateur est un produit de l’assureur. Avec le temps, les carrossiers de certaines provinces comme l’Ontario et l’Alberta l’ont adopté culturellement comme mesure d’efficacité. En s’appuyant sur cet indicateur, certains d’entre eux connaissent même de bons succès en termes de productivité. De plus, il vaut mieux utiliser une méthode de planification de capacité plutôt qu’aucune.
Mais quels sont ses inconvénients ? Travailler avec la méthode de l’indicateur .3 pour atteindre le niveau de performance souhaité peut s’avérer un casse-tête assez impressionnant. Pourquoi souhaiter atteindre un meilleur niveau de performance ? Généralement pour obtenir une meilleure productivité et un meilleur temps de cycle qui se traduisent souvent par une capacité de l’atelier à terminer davantage de réparations dans une période donnée. Avec de bonnes pratiques, ceci mène à une meilleure profitabilité. Ce que l’on observe beaucoup, dans les ateliers utilisant le .3 comme indicateur, ce sont des techniciens qui travaillent sur plusieurs véhicules en même temps. Cela crée davantage de manutention du même véhicule ainsi que des défis d’espaces de cour et de cash-flow parce que ces ateliers doivent fournir les pièces pour plusieurs véhicules en même temps. Il faut donc pas mal de jus de cerveau et de réajustements pour réussir à performer dans ces conditions.
C’est pourquoi certains carrossiers qui ont des objectifs de performance et qui souhaitent les atteindre par une meilleure gestion de la capacité optent souvent pour une méthode de travail plus lean, avec un seul technicien par véhicule. Ils s’appuieront sur un mélange de planification de capacité par sévérité (petite, moyenne, grosse réparation) et par pourcentage de charge. Cette méthode permet de réduire au minimum les flottes de voitures de courtoisie tout en exécutant plus de réparation. Pour tous les adeptes de cette méthode, les avantages sont multiples : optimiser l’espace de cour et améliorer le cash-flow tout en atteignant leurs objectifs de productivité avec plus de facilité.
Planifier avec la méthode du .3 n’est assurément pas une mauvaise chose pour ceux qui ont déjà dompté la bête ou qui ont une stratégie de maintien sans objectif précis de production. Pour les autres qui souhaitent s’investir dans une stratégie de productivité et de performance, des méthodes plus simples permettant des victoires rapides s’offrent à vous. Pour appliquer ces méthodes, en plus de la collaboration avec votre équipe, l’utilisation de l’outil ProgiPlanning est un facteur de succès important.