Pour souligner le mois de la capacité chez Progi, je me suis entretenu avec Charles Aubry, au sujet de ce qu’il nomme les trois règles platine de la carrosserie.

Ces règles, dit-il, sont comme les œufs, la farine et la levure dans une recette de pain : chaque ingrédient est essentiel. De la même manière, pour obtenir une carrosserie gagnante et profitable, il faut réunir trois ingrédients, qui précèdent le travail dans l’atelier : l’estimation, la gestion des pièces et la méthode de planification.

Une fois l’automobile lancée en production, ce qui doit arriver arrivera. L’important est donc d’agir sur ce que vous pouvez contrôler, c’est-à-dire sur ce qui prépare la réparation. L’idée n’est pas seulement d’améliorer ces trois aspects isolément : si vous voulez maximiser vos gains en atelier, la clé est de penser ces trois éléments en relation les uns avec les autres.

C’est le mélange harmonieux des ingrédients qui fera que la pâte lève.

Règle 1 : une estimation de qualité

Lorsqu’un véhicule arrive à la carrosserie, la première étape est d’en faire l’estimation. Cette étape, nous dit Charles Aubry, est cruciale. Il raconte que les responsables de l’estimation, dans certains ateliers, se contentent d’observer le véhicule pendant une quinzaine de minutes et de prendre deux ou trois photos.

Or, selon Charles, une bonne estimation devrait durer entre 1h00 et 1h30. En effet, ajoute-t-il, « plus de temps on investit dans la qualité de l’estimation, plus c’est profitable ». (Dans quelques années, ce temps pourrait être réduit grâce aux avancées de l’intelligence artificielle. Pour le moment, on parle surtout d’intelligence visuelle, qui est déjà très performante, mais elle ne peut pas voir derrière les panneaux. C’est pour cette raison que Charles croit que l’estimateur de demain pourrait devenir un démanteleur. Mais ce sera un jour l’objet d’un autre article.)

Vous pouvez voir l’estimation comme un diagnostic. Comme pour un médecin avec son patient, c’est important de poser des questions avant de sortir le scalpel. En enquêtant sur le contexte, en identifiant la nature de la collision, vous serez en mesure de raconter l’histoire du véhicule, de diriger votre temps et votre énergie à la bonne place, et d’en retirer les bénéfices.

Qu’est-ce qui vous certifie que vous avez un bon procédé d’estimation ?

Une bonne estimation devrait permettre de :

  • Déterminer toutes les bonnes réparations à effectuer ;
  • Prévoir le bon nombre d’heures de travail nécessaire ;
  • Prévoir la main-d’œuvre requise pour l’ensemble des réparations ;
  • Savoir exactement quelles pièces commander ;
  • Avoir une idée précise du temps et du coût des réparations.

Votre temps est précieux, et avec ces données en main, vous pouvez vous assurer de ne pas le gaspiller. Vous pouvez voir le temps supplémentaire consacré à l’estimation comme un investissement qui sauvera beaucoup plus d’heures par la suite. Par exemple, une réparation que l’estimateur n’aurait pas repérée demanderait de prolonger ou même reprendre le travail en atelier, et de commander des pièces supplémentaires. Surtout, une estimation juste et précise permet d’optimiser votre temps et vous ressources, d’atteindre le plein potentiel de votre atelier et donc d’augmenter votre rentabilité.

Bref, un œil averti vous permettra de partir du bon pied !

Pour plus de détails sur le travail d’estimation, je vous invite à consulter cet article : https://progi.com/fr/2022/03/24/lestimation-automobile-conversation-avec-patrick-piche-et-charles-aubry/

Dans le prochain volet des règles platine, nous nous attarderons à la gestion des pièces (parts process).