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Les règles platine de la carrosserie avec Charles Aubry : le calendrier de production

Technician installing a bumper during a car repair

Pour souligner le mois de la capacité chez Progi, je me suis entretenu avec Charles Aubry au sujet de ce qu’il nomme les trois règles platine de la carrosserie.

Ces règles, dit-il, sont comme les œufs, la farine et la levure dans une recette de pain : chaque ingrédient est essentiel. De la même manière, pour obtenir une carrosserie gagnante et profitable, il faut réunir trois ingrédients qui précèdent le travail dans l’atelier : l’estimation, la gestion des pièces et la méthode de planification. Si vous voulez maximiser vos gains en atelier, la clé est de penser ces trois éléments en relation les uns avec les autres.

C’est le mélange harmonieux des ingrédients qui fera que la pâte lève.

Lors du premier volet, nous avons abordé l’importance d’une bonne estimation. Nous avons ensuite vu les avantages d’organiser le processus d’achat, de gestion et d’inventaire des pièces. Dans ce troisième et dernier volet, examinons ensemble la planification et l’optimisation du calendrier de production.

Règle 3 : Un calendrier fluide et dynamique

Une estimation de qualité nous a permis de déterminer le nombre d’heures de travail en atelier, et la liste précise des pièces à acheter. Les employés attitrés au processus de gestion des pièces ont communiqué avec l’estimateur, acheté les bonnes pièces et les ont assignées au véhicule à réparer. Avec tous ces éléments et ces informations en main, c’est maintenant le temps de planifier la réparation elle-même.

Charles Aubry nous dit qu’une pratique courante dans l’industrie consiste à dire, par exemple : « ici, on répare 15 chars par semaine », puis à recevoir ces véhicules au début de la semaine dans l’espoir de les livrer le vendredi.

Mais, selon lui, cette approche pose de nombreux problèmes. Imaginons, par exemple, que pour une semaine donnée, la majorité des véhicules ne requièrent que des travaux mineurs. L’atelier n’atteindra pas sa pleine capacité et il sera difficile d’être rentable dans ces conditions. À l’inverse, si la moitié des véhicules nécessitent plus de temps de réparation que la moyenne, cela pourrait créer une surcharge de travail, des goulots d’étranglement, et perturber le calendrier des semaines qui suivent.

Charles ajoute sur ce dernier point que la carrosserie est, à sa connaissance, la seule industrie où une surcharge de travail peut être fatale. Non seulement le service à la clientèle peut en souffrir considérablement, mais les coûts liés aux délais (surplus de pièces commandées, frais de location des voitures de prêt, etc.) se multiplient très rapidement.

Une approche différente vous permettrait de constater que la capacité de votre atelier est beaucoup plus grande que vous ne le croyez, et qu’il est possible de faire plus et mieux sans pour autant y laisser votre chemise. Voici quelques conseils afin de maximiser le potentiel de votre carrosserie.

En premier lieu, une bonne planification commence par une bonne évaluation de votre capacité.

Pour ce faire, il ne faut pas calculer en fonction du nombre de véhicules, mais il est plus utile de calculer en fonction du nombre d’heures de travail en atelier. La charge de travail optimale de votre atelier est calculée selon le nombre et la productivité de vos techniciens (voir l’article Travaux en cours à l’atelier : les conséquences d’une charge trop élevée). Une fois que vous avez une bonne idée de votre capacité, l’estimation vous permet de déterminer le nombre d’heures requis pour chaque véhicule, et de planifier votre calendrier en conséquence.

Deuxièmement, il est préférable de recevoir et de livrer des véhicules chaque jour de la semaine.

En acceptant chaque jour des véhicules nécessitant différents volumes de travail (en utilisant, par exemple, une grille de sévérité allant des travaux mineurs aux travaux très longs), vous pouvez organiser votre calendrier de production au fur et à mesure (voir l’article Optimiser sa capacité en recevant et livrant des véhicules chaque jour). Cela vous permet de maximiser votre capacité tout en demeurant flexible pour des travaux urgents ou imprévus. Vous pourrez même prendre de l’avance s’il y a des trous dans l’horaire.

Des outils comme ProgiPlanning s’avèrent très utiles pour organiser votre calendrier en synchronicité avec toute l’équipe de la carrosserie. En regroupant les informations concernant la capacité de production de votre atelier, les heures de travail calculées lors de l’estimation et le temps de livraison des pièces, vous aurez tous les éléments en main pour atteindre votre potentiel maximum en atelier. Vous resterez fluide tout en évitant les surcharges, bref, vous conservez un bon équilibre.